Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/52

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pour ce, à l’onneur de li il avoit fait plusseurs ymages paindre en son livre avec plusseurs oroisons et caractères très précieusement de fines couleurs, en disant que la Vierge Marie li avoit tout revelé[1], lesquelles ymages appliquées à chascune science et regardées après les oroisons dites, la science que on requeroit estoit donnée ; et plus, car fussent richesces, honneurs ou delices que on vousist avoir, on l’avoit. Et pour ce que le livre prometoit telles choses et que il escouvenoit faire invocacions et escrire ii fois son nom en ce livre, et faire escrire le livre proprement pour soy, qui estoit cousteuse chose, autrement il ne li vaudroit riens s’il n’en faisoit i escrire à ses couz et à ses despens ; à juste cause fu condampné ledit livre à Paris et jugié comme faux et mauvais contre la foy crestienne, à estre ars et mis ou feu.


VII.
Comment le seigneur de Partenai fu accusé de heresie[2].

En cest an, avint en Poitou que le sire de Partenay[3],

  1. Le ms. fr. 10132, fol. 406, ajoute : « Et avoit en ce livre vii ymagez paintes qui représentoient les vii sciences que l’en voloit savoir ; et par tel regart l’en la savoit. »
  2. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 50 à 52, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 634-635. Cf. Continuation de Géraud de Frachet, Ibid., t. XXI, p. 61 et 62, et Continuation de la Chronique de Jean de Saint-Victor, Ibid., p. 681.
  3. Jean Larchevêque, seigneur de Parthenay de 1308 à 1358, était le fils aîné de Guillaume VI Larchevêque et de Jeanne de Montfort. Sur son procès, voir : abbé Vidal, Le sire de Parthenay et l’Inquisition (1323-1325), dans le Bulletin historique et