Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/87

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moult amiablement. « Pour Dieu, dites moy quelle cause vous a meu à venir de la terre de pais et de gloire en ceste terre plaine de batailles, d’angoisses et de tribulacions ? » Il respondirent : « L’erreur que nous voions et regardons en sainte Eglise nous fait yci venir comme essilliez ; et pour ce que nous ne poons plus soustenir en conscience, nous sommes venuz à vous à garant, comme à celui à qui l’Empire est deu de droit, et à qui il apartient à corrigier les deffaus, les erreurs, et les choses desordenées metre et ramener en estat deu. Si devez savoir que l’Empire n’est pas sougiette à l’Eglise, quar il n’est pas doubte que l’Empire estoit avant que l’Eglise eust puissance ne seigneurie ; ne l’Empire aussi ne se doit pas riuler par les riules de l’Eglise, comme on treuve plusseurs empereres qui l’esleccion de plusseurs papes ont confermée, fait assamblée, auctorité par maniere de senne[1], et ottroié de faire diffinicion en ce qui apartenoit à la foy crestienne. Et se par aucun temps, l’Eglise avoit prescript aucune chose contre les franchises et libertez de l’Empire, nous disons que c’est injustement fait et malicieusement, et que l’Eglise l’a usurpé à tort et frauduleusement. Et ce que nous disons et tenons pour verité, nous sommez touz près de deffendre contre tout homme, et se mestier est, quelque torment souffrir et endurer, neis la mort. » Aus paroles desquiex, Loys de Baviere ne s’accorda pas du tout, ainçois trouva par les sages en droit que ceste persuasion estoit fausse et mauvaise, à laquelle se il se consentoit, comme elle sentist heresie, ce fait, il se

  1. Senne, synode.