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Page:Viau - Œuvres complètes, Jannet, 1856, tome 2.djvu/86

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Et n’ont jamais appris que par moy seulement
Le vray mystère de ses flâmes.

Ceux dont j’anime les esprits
Ont moins d’amour que de mespris
Pour toutes les grandeurs dont la fortune esclate.
Rien comme une beauté ne touche leur désir,
Et vos seules faveurs sont l’unique plaisir
Dont leur espérance se flatte.

Je suis père de la valeur,
Et, pour grand que soit un malheur
Que le destin propose aux plus cruelles guerres,
Ceux qui m’ont consulté sont exempts de la peur.
Et si pour toute force ils n’ont qu’une vapeur
Et ne sont armez que de verres.
Le pauvre le plus abatu,

Avec l’appuy de ma vertu,
Sur le front des ennuis fait esclater la joye.
Pour luy tous les graviers sont pleins de diamans,
Et dans le fil terni de ses vieux vestemens
ne trouve qu’or et que soye.

Je suis le seul Dieu sans pareil
Qui fis voir aux yeux du soleil
La nature impuissante à produire mon estre.
Un si hardy dessein surmonta ses efforts,

    Griffart, 1623, in-4. « Sur la fin du mois de février et commencement de mars, ce ne furent en cour que récréations et ballets. Aussi le temps et la saison (qui est ordinairement la plus rude de l’hyver) sembloit convier un chacun à escouler les froidures par telles resjouyssances. Le grand balet des Bachanales ayant esté dancé par les princes et les grands qui estoient en cour, le cinquiesme de mars fut aussi dancé le grand balet de la royne »… (Le neufiesme tome duMercure françois, Paris, Richer,1624, in-8.