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Page:Viau - Œuvres complètes, Jannet, 1856, tome 2.djvu/96

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De la fureur la plus sanglante
Qui peut tourmenter un amant:
Je jure l’air, la terre et l’onde,
Je jure tous les Dieux du monde,
Que ny force, ny trahison,
Ny m’outrager, ny me complaire,
N’empescheront point ma cholere
De me donner ma guerison.
Mon tourment ne t’esmeut en rien;
Ta fierté rit de ma mollesse:
Je ne croy point qu’une Déesse
Eust un orgueil comme le tien.
C’en est fait, je sens que mon ame
Souspire sa dernière flame;
Tous ces regards sont superflus :
Je ne voy rien, rien ne me touche.
Laisse-moy, ne me parle plus.