Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/102

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mon bras, lorſque j’allois la veille prévenir les deſſeins du perfide : mais de quoi ſervent les regrets, lorsque le mal est fait, & qu’il eſt irréparable ?

Nous voilà donc une ſeconde fois ſeuls dans une Iſle déſerte, ſans ſecours, ſans alimens, ſans armes, ſans moyens pour nous en procurer. Nous n’avions que les vêtemens qui étoient ſur nos corps & nos couvertures ; nos fuſils nos effets étoient dans la pirogue ; nos épées même que nous emportions ordinairement avec nous, y étoient reſtées ce jour-là. Toutes nos armes offenſives & défenſives conſiſtoient dans un mauvais couteau qui ſe trouva par haſard dans ma poche, & j’étois le ſeul de la troupe