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qui en eût un. L’lſle ne produiſoit aucune racine, aucun fruit que nous puiſſons manger ; la mer n’y jettoit aucun coquillage. Quelle ſituation affreuſe ! Quelle espérance nous restoit-il ? Et comment se soutenir par le courage avec tant de raiſon de le perdre ?

Dès que le jour commença à paroitre, nous ramaſſâmes nos couvertures, qui étoient l’unique bien qui nous reſtoit ; nous nous rendîmes ſur le rivage, dans l’eſpérance incertaine d’y trouver quelques huîtres pour ſoulager notre faim. Nos recherches furent inutiles ; nous marchâmes pendant près de deux heures sans, appercevoir le moindre aliment, ni même une goutte d’eau potable.