Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/117

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vières aſſez larges pour nous arrêter longtemps ; celles que nous vîmes n’auroient paſſé que pour de foibles ruiſſeaux en Europe ; il ne nous fut pas difficile de les traverſer. Nous trouvâmes au bout de l'Iſle une espece de canal d’un quart de lieue, qui nous ſéparoit de celle où nous dirigions nos pas : cette étendue d’eau à traverſer nous cauſa quelque effroi ; nous la meſurions des yeux avec une certaine inquiétude ; le désir de nous procurer une voiture, l’ardeur avec laquelle nous nous occupions à ſortir de notre miſère, soutinrent notre résolution. Nous nous aſſîmes pendant une heure pour nous repoſer ; nous avions beſoin de toutes nos forces pour réuſſir dans le trajet