Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/118

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(95)

que nous allions entreprendre ; nous ignorions ſi le canal feroit par-tout guéable ; nous tremblions qu’il ne le fut pas, & que l’eſpace que nous aurions à traverser à la nage, ne fut trop conſidérable pour nos forces ; cette idée nous retint encore en ſuſpens pendant une demi-heure ; enfin nous réſolûmes de tout riſquer. Avant d’entrer dans l'eau, nous nous jettâmes à genoux ; nous adreſſâmes au ciel une prière courte, mais fervente, dans laquelle nous lui demandions ſon appui : des infortunes auſſi longues que les nôtres, les périls ſans ceſſe renaiſſans auxquels nous étions expoſés, nous avoient fait ſentir plus que jamais le beſoin d’un secours ſurnaturel, & la né-