Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/123

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l’employer ? Cette occupation pouvoit d’ailleurs nous diſtraire, nourrir un foible reſte d’espérance, & tout cela étoit précieux dans une ſituation aussi fâcheuſe que la nôtre.

Nous nous mîmes sur le champ & cet ouvrage ; nous ramaſſâmes des gaules & une certaine herbe qui croît au haut des arbres, & que l’on apelle Barbe eſpagnolle : c’étoient les matériaux que nous devions employer pour radouber notre frêle bâtiment. Ce ſoin nous occupa le reste de la journée ; nous fûmes enfin obligés de quitter ce travail de bonne heure pour chercher des alimens, & heureuſement nous n’en manquâmes pas.

Le soleil venoit de ſe coucher ;