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un vent frais commençoit à s’élever, & nous menaçoit d’une nuit qui ſeroit très froide. Chaque fois que nous nous trouvions dans ces circonſtances, nous pleurions amèrement l’impuissance ou nous étions de faire du feu : la découverte du moindre caillou auroit été pour nous le tréſor le plus précieux mais j’ai déjà dit qu’on n’en voyait aucun dans ces Iſles. Dans ce moment je me rappellai que le Sauvage qui nous avoit si cruellement trahis, avoit changé la pierre de ſon fuſil le jour qu’il nous avoit fait faire halte dans cette Isle, Ce souvenir fut un trait de lumière qui ramena un léger eſpoir dans mon âme. Je me lève avec une précipitation qui ſurprend mes deux camarades