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nous en fournit ce jour-là d’une autre eſpece, J’avois quitté mes compagnons pour me promener sur la côte : les réflexions déchirantes qui m’occupoient, m’empêchèrent de m’apercevoir que je m’en écartois beaucoup ; elles me menèrent loin & long-temps. Un chevreuil mort que je rencontrai devant mes pas, me retira de ma rêverie : je l’examinai & le tournai de tous les côtés ; il étoit encore assez frais : il me parut avoir été bleſſé, & s’être ſauvé à la nage juſques dans ce lieu, où la perte de son ſang, la douleur que devoit lui avoir cauſé sa bleſſure, l’avoient ſans doute forcé de s’arrêter, & ou il étoit mort enſuite. Je le regardai comme un préſent du ciel,