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la plus grande fureur : nous tremblâmes pour le radeau qui nous avoit donné tantde peine. Hélas ! nous ne pûmes point en profiter ; les vagues le détachèrent & l’entrainèrent à la mer, après l'avoir mis en pièces. Ce temps affreux dura toute la nuit ; il ne ceſſa qu'au retour du ſoleil.

Nous étions accourus sur le rivage pour voir ſi notre machine n’auroit point réſiſté à la tempête : nous ne la vîmes plus, elle avoit disparu. Le courage nous, abandonna : nous paſſâmes le reste du jour à nous déſoler, à nous plaindre, sans ſonger à rien entreprendre de nouveau. Un autre fléau vint encore nous accabler : depuis que nos malheurs avoient commencés, nous n'a-