Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(134)

vions point été malades, notre ſanté s’étoit confervée, & nous n’éprouvions pas d’autres incommodités que notre foibleſſe. Mon Negre, pendant que nous nous affligions, avoit couru la côte pour chercher quelques coquillages : il n’en vit aucun ; mais il trouva la tête & la peau d’un marſouin qu’il nous apporta. Le tout nous parut fort corrompu ; mais le beſoin écarte la délicateſſe, & notre estomac avide demandoit cette nourriture dont la vue étoit ſi dégoûtante. Nous la mangeâmes toute entière : un heure après nous ſentimes un malaiſe insupportable : notre estomac étoit surchargé, & ne pouvoit se débarraſſer de cet horrible aliment. Nous eûmes recours à