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cet instant, je le regardai comnme un homme mort. Le dirai-je ? je vis dans ſon trépas un bonheur pour lui, & un soulagement pour moi ; je l’abandonnois avec moins de regret. Le jour vint, il reſpiroit encore, mais il ne parloit plus : il me paroiſſoit dans les douleurs de l’agonie ; je ne penſai pas qu’il put vivre encore une demi-heure. Je mis cependant près de lui le plus d’alimens qu’il me fut poſſible ; je remplis d’eau routes les écailles des huitres que nous avions ouvertes, afin qu’il trouvât des secours, s’il reprenoit aſſez de forces pour pouvoir en profiter ; mais je ne l’éſperois pas, & en rempliſſant ce ſoin, je ne doutois pas qu’il ne fut inutile. Je le renomman-