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fort qu’il ne le fût entièrement avant le jour ; mais heureusement la nuit étoit plus avancée que nous ne le croyions. Les hurlemens qui nous avoient ſi fort épouvantés, diminuèrent, s’éloignèrent, & ceſſerent enfin auſſi-tôt que le jour parut. Les bêtes féroces, à ſon approche, rentrent dans leurs repaires, pour n’en sortir que lorsque les ténèbres ont pris ſa place.

Je profitai de ce moment pour ramaſſer quelques pièces de bois que je jettai encore dans notre feu. J’appelai ensuite mon Nègre, que j’eus bien de la peine à faire descendre de l’arbre où il s’étoit caché, & qui vint enfin plus mort que vif.

Après la fatigue & l’effroi de