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tout d’un coup, que de vivre comme nous avions vécu, passant de malheurs en malheurs, expoſés à périr par la faim, ou sous la dent des monſtres.

Nos forces ne nous permirent pas de faire beaucoup de chemin ; notre journée se borna à une marche d’une heure & demie : nous nous hâtâmes de faire halte avant l’entier épuiſement de nos forces. Encore pleins de l’effroi de la veille, nous voulions avoir le temps & le courage de faire le plus grand amas de bois. Nous en entaſſâmes autant que nous le pûmes, dans un lieu ſitué comme celui où nous nous étions arrêtés la veille. Après avoir préparé notre bûcher, ſans y mettre le feu, j’en dispoſai douze autres