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nous devions prendre, une plaine aride & déſerte, ou l’œil n’appercevoit que des traces de bêtes féroces, & rien qui put nous nourrir. Cette perſpective nous jetta dans le déſeſpoir le plus amer ; notre âme abattue perdit tout courage ; nous ne ſongeâmes plus à continuer notre route, puiſque nous ne voyions pas à quoi elle devoit aboutir, & qu’il n’y avoit pour nous aucune apparence de conſolation ou d’alimens.

Nous descendîmes vers la gauche ; nous dirigeâmes nos pas vers la forêt ; elle n’étoit pas éloignée : ſon épaiſſeur nous fit trembler ; les arbres étoient preſſés les uns contre les autres ; on ne pouvoit paſſer entr’eux que