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derrière le dos ; j’appelle ma compagne qui vient m’aider dans cette barbare opération : elle appuye un genou ſur la tête de l’infortuné, tandis que moi je tire mon couteau… je l’enfonce de toutes mes forces dans ſa gorge, & j’y fais une ouverture très large, qui le prive ſur le champ de la vie.

Il y avoit un arbre renverſé auprès de nous ; j’y traînai le Nègre ; je l’y plaçai deſſus en travers pour faciliter l’écoulement de ſon ſang. Madame Lacouture me prêta encore la main dans cette circonſtance.

Ce coup horrible avoit épuiſé nos forces & notre fureur : nos yeux se détournèrent avec effroi de ce corps ſanglant, qui vivoit