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avec beaucoup de fatigue &. d’embarras, & travers des joncs voisins de la mer, ou au milieu des ronces, des épines, & d’autres plantes non moins dangereuſes, qui nous mettoient les pieds & les jambes en ſang.

Cette incommodité, moins terrible que la faim, ne laiſſa pas de nous retarder souvent. Les piquures des mouſtiques, des maringouins, & de la multitude des autres inſectes que l’on rencontre sur ces côtes, nous avoient défigurés de manière que nous n’étions plus reconnoiſſables. Notre visage, nos mains, nos jambes étoient couverts de ces piquures, qui les avoient prodigieusement enflés, Pour les éviter, s’il étoit