Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(219)

nous réconcilia un peu avec la fortuue : nous ſongeâmes à la faire cuire ; notre foyer etoit déjà préparé. Quelle fut ma conſternation, lorſque je ne trouvai plus ma pierre a fuſil ! Je vidai toutes mes poches, je les retournai ; je défis les paquets qui contenoient nos vivres ; je fouillai par-tout avec l’attention la plus scrupuleuſe ; Madame Lacouture me secondoit ; nous ne la trouvâmes point. Quels fuent nos regrets ! Ils étoient proportionnés au beſoin que nous avions de cette pierre, & aux ſecours que nous en avions tirés. Jamais perte n’a donné plus de douleur & un homme. Nous regardions cette tortue, que nous avions trouvée avec tant de joie, de l’œil le plus indifférent ;