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nous l’aurions troqué volontiers contre la pierre ; nous aurions perdu avec moins de chagrin la moitié des provisions que nous avions. Comment, ſans ſon secours, nous garantir du froid & des attaques des bêtes féroces ? Comment cuire nos alimens, nous en procurer, nous mettre à l’abri de l’humidité ?

Madame Lacouture n’étoit pas moins affligée que moi. Je songeai que nous n’avions pu perdre cette pierre que dans le lieu où nous avions repoſé la nuit précédente, ou sur la route que nous avions faite depuis. Malgre ma foibleſſe & ma laſſitude, je ne balançai pas un instant à retourner sur mes pas pour la chercher. Je propoſai à Madame Lacouture de