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couroit à ſon fils, l’examinoit ; nous regardoit ensuite, & cherchoit à lire sur nos visages ce que nous penſions de ſon état. Un moment après, elle retournoit à lui, le prenoit dans ſes bras, cherchoit à le réchauffer par ſes baisers. Nous fûmes obligés de la forcer à s’en éloigner, parce qu’elle nous troubloit dans tous les ſoins que nous lui donnions. J’étois incapable d’en offrir beaucoup. Je la priai de s’aſſeoir auprès de moi, & je l’entretins de tout ce qui pouvoit la flatter. Elle m’écoutoit avec inquiétude ; à chaque inſtant ſes yeux se tournoient du côté de ſon fils : elle ſe levoit avec précipitation ; j’étois contraint de ranimer mes forces pour l’arrêter.