Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/44

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venoit difficile ; nous nous occupâmes de cet unique soin, & nous tentâmes de faire côte aux Apallaches, mais nous ne pûmes parvenir à les gagner. Nous reſtames à la merci des flots entre la vie & la mort, gémiſſant sur notre infortune, aſſurés de périr, & faiſant néanmoins des efforts continuels pour sortir de danger. Tel fut notre état depuis le 12 Février juſqu’au 16. Le soir à ſept heures, nous nous trouvâmes échoués sur une chaîne de briſans, à deux lieues de la terre. Les ſecouſſes furent si terribles, qu’elles ouvrirent l’arrière de notre bâtiment ; nous demeurâmes trente minutes dans cette situation, éprouvant des alarmes inexprimables. La violence & la