Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/47

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impoſa à l’équipage ; je lui inſpirai dans ce moment affreux une eſpece de confiance qui le rendit docile à mes ordres. Le vent nous pouſſoit vers la terre : je fis gouverner avec les bras & les écoutes de miſaine ; & par un bonheur inoui, & auquel nous ne devions pas nous attendre, nous arrivâmes le même ſoir à neuf heures à l’eſt de l’Iſle des Chiens, & nous y fimes côte à une portée de ſuſil de la terre ; l’agitation de la mer ne nous permettoit pas de la gagner ; nous ſongeames à couper nos mâts pour faire un radeau qui pût nous y conduire ; pendant que nous nous occupions de cet ouvrage, la violence du vent, la force des vagues jetterent notre Brigantin ſur