Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/49

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gue ! Nous étions expoſés à une pluie affreuſe ; on eut dit que le Ciel ſe fondoit en eau ; les vagues qui s’élevoient à chaque minute couvroient notre navire, & se briſoient sur nous ; le tonnerre grondoit de toutes parts ; les éclairs qui brilloient par intervalles nous faisoient découvrir dans un horiſon immenſe une mer furieuse & prête à nous engloutir ; les ténèbres qui leur ſuccédoient étoient plus terribles encore.

Attachés au côté de notre bâtiment, cramponnés pour ainſi dire à tout ce que nous avions pu ſaiſir, mouillés par la pluie, tranſis de froid, fatigués des efforts que nous faiſions pour reſiſter à l’impétuoſite des flots qui nous auroient entraînés avec