Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/50

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eux, nous vîmes renaître le jour ; il éclaira les dangers que nous avions courus, & ceux que nous courions encore ; ce ſpectacle nous parut encore plus effrayant ; nous apercevions la terre à peu de distance, & nous ne pouvions nous y rendre ; l’agitation de la mer épouvantoit les plus intrépides nageurs, les ondes rouloient avec une fureur dont on a peu vu d’exemples ; le malheureux qui s’y ſeroit exposé eût couru le riſque d’être emporté en pleine mer, ou d’être écraſé contre le navire ou contre la terre. Le déſeſpoir s’empara de nos Matelots à cet aſpect, leurs cris plaintifs & lugubres redoublèrent, le ſifflement des vents, le bruit du tonnerre, celui qu’excitoit l’océan