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fois qu’il ne fût inutile ; il fut fini à trois heures après midi ; nous vîmes lancer le canot à l’eau, il s’approcha de notre bâtiment. Comment peindre la joie de l’équipage à cette vue ! Elle éclatoit par des cris, par des larmes délicieuſes : chacun embraſſoit ſon compagnon, & ſe félicitoit de cette faveur du ciel.

Cet attendriſſement, cette ſenſibilité mutuelle ne durèrent pas, tout changea lorsqu’il fut question de s’embarquer : le canot étoit petit, il ne pouvoit contenir qu’une partie de notre monde, tous ne pouvoient y entrer sans le surcharger ; chacun le ſentoit, mais aucun ne vouloit reſter pour un second voyage ;