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poient ; je leur fis ſentir ce que nous devions attendre de ce perfide Sauvage ; ce qu’il avoit fait déjà juſtifioit ma défiance. Je leur dis nettement qu’il en vouloit à nos jours, & que c’étoit fait de nous ſi nous ne le prévenions pas. Je ne conçois pas comment je pus inſiſter avec tant de chaleur sur la neceſſité de tuer Antonio ; c’étoit moi qui dans l’Iſle avois empêché nos Matelots de s’en défaire. Je ne ſuis pas né barbare ; mais l’infortune m’avoit rendu féroce, capable de méditer un meurtre & de l’exécuter ; la circonstance où j’étois me ſervoit d’excuſe, & ce qui arriva ensuite, acheva de justifier ma réſolution à mes yeux.

M. Defclau & M. Lacouture