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passage de Vénus ou de je ne sais plus quelle autre particulière du firmament.

— Pardon, dit Capdediou, Vénus passait aux Indes et puis peut-être pas la même année.

— Eh bien, c’est une autre et tout est dit ; mais en même temps que d’astronomie, ce singulier escogriffe s’occupait de toutes les sciences, de géologie et il avait ramassé tant de cailloux qu’il y avait de quoi caler le fond du navire, de botanique, etc., même qu’il avait les plus beaux herbiers du monde et qu’il avait un truc épatant, le mâtin, pour conserver les plantes et les fleurs avec leurs couleurs primitives. J’insiste sur les herbiers par ce que vous allez voir comment, par la suite, ils étaient appelés à jouer un grand rôle dans notre affaire.

Or ça un beau matin nous étions descendus à terre dans une des grandes Palaos pour ramasser le coprah et aussi un peu d’écaille et nous étions tranquillement en train de négocier tandis que notre astronome que nous appelions en blaguant le père la Comète, était parti dans l’intérieur avec un mousse qui portait sa boîte d’herborisation et deux ou trois jeunes gamins sauvages du pays, car les habitants étaient très doux et nous aimaient beaucoup.

Tout à coup, il était 9 heures 57 minutes du matin, je n’oublîrai jamais ça, une terrible détonation se produit dans le ciel à environ une demi lieue de nous, puis plus rien.

Les naturels en avaient lâché les sacs de coprah et nous-mêmes avions eu une vraie frousse qui n’avait pas duré ; mais vingt-cinq minutes plus tard, affolés, en nage, notre jeune mousse avec les jeunes polyné-