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Pendant le printemps, de 1899, je pense, dans une série de conférences à la Bodinière, sur le Théâtre de la Nature, j’ai révélé aux parisiens stupéfaits, comment à New-York, pendant l’été, pour éviter les insolations, on mettait des chapeaux de paille sur la tête de tous les chevaux, en perçant deux trous pour laisser passer les oreilles et j’ai été assez heureux pour voir que ma campagne de vulgarisation avait porté ses fruits, car maintenant tous les chevaux de blanchisseurs, de laitiers, de bouchers, de vidangeurs, etc., ont le traditionnel chapeau de paille sur la tête, grâce à la sage et aimable intervention de la Société protectrice des animaux.

Voyant ça, j’ai également appliqué, pendant ces derniers grands orages mon parafoudre sur la tête des chevaux et des bêtes à cornes, seulement comme je n’avais pas pensé que les quadrupèdes sont horizontaux et non perpendiculaires, ce qui distingue les quadrupèdes des bipèdes — sauf les horizontales, — et que le paratonnerre ne protège qu’une circonférence double de son rayon ou de sa hauteur, comme vous voudrez, il s’ensuit que le tonnerre vient de tomber sur une vache, munie de mon appareil, qui a bien été protégée, mais qui a eu la queue brûlée !

On ne pense pas à tout du premier coup. Donc, pour les quadrupèdes, il faut des pointes beaucoup plus longues, ou il faut, en temps d’orages, leur apprendre à faire le beau, comme les chiens savants et à se tenir sur les pattes de derrière, pour obtenir des quadrupèdes momentanément perpendiculaires, comme l’homme !