Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 150 —

solutions que je viens exposer respectueusement aux yeux et à l’intellect des éminents artistes, membres de l’Institut, qui me font l’honneur de me lire hebdomadairement — pardonnez-moi ce néologisme.

Donc la solution transitoire et temporaire, le modeste palliatif, consiste à remplacer les momies d’Égypte, épuisées par celles des nécropoles de l’Amérique du Sud, des Incas, des Indiens du Pérou, du Yucatán, etc.

Elles sont loin d’être d’aussi bonne qualité, aussi résineuses et bitumeuses que celle d’Égypte ; elles sont plus maigres, si j’ose m’exprimer ainsi, plus pâles et ça amènera une légère révolution dans la manière sombre de nos artistes, mais, d’après mes calculs, il y en aura encore pour sept ans, onze mois et treize jours neuf minutes, ce qui n’est vraiment pas à dédaigner.

Ensuite nous arriverons au moyen sérieux et définitif, et je compte sur les années pour préparer l’opinion publique à la résurrection de cette utile industrie, je parle de l’art de momifier son prochain, lorsqu’il a passé l’arme à gauche. C’est beaucoup plus chic que de s’amuser à tout perdre avec cette satanée crémation.

On commencera par momifier les pauvres diables décédés dans les hôpitaux et établissements hospitaliers quelconques et comme ils auront droit, de leur vivant, de vendre leur carcasse momifiée aux industriels fabricants de momies, ce sera un moyen aussi simple qu’ingénieux de laisser quelque argent à sa veuve et à ses pauvres orphelins.

Des compagnies d’assurances pourraient même se