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iv

collègue, que nous sommes les victimes du plus abominable des malentendus.

Voyons, expliquons-nous bien. Tout le monde sait que la Théologie tenait au Moyen-Âge la philosophie en humiliante servitude, — ancilla theologiæ — et que ce n’est que beaucoup plus tard, avec les encyclopédistes, si vous voulez, qu’elle parvint enfin à s’affranchir tout à fait.

Mais, tout le monde sait aussi que la philosophie pure, celle de l’école, ne devait pas tarder à disparaître à jamais avec Cousin, Jouffroy, Royer-Collard, ses derniers représentants.

À moins que l’on ait, tout à la fois, la naïveté et l’audace de se considérer comme philosophe, parce que l’on passe son temps à ressasser les écoles d’antan, en écrivant de jolis devoirs de rhétorique sur Kant, Hégel ou Descartes.

Est-ce à dire que la philosophie disparaissait avec eux ? Pas le moins du monde ; seules, les formules surannées avaient vécu et aujourd’hui les chimistes, les électriciens, les naturalistes, les botanistes, les sociologues, aussi bien que les économistes, les savants de tous ordres, arrivant avec la mé-