Une fois bien installés dans des baraquements de bois à doubles cloisons, pour ne pas souffrir du froid et tous leurs instruments en place, les astronomes russes, toujours admirables de courage et de volonté, firent venir de Bakou dix mille tonnes de pétrole, ce qui naturellement, demanda encore de longs mois d’attente.
Mais ils avaient leur plan, nettement mûri et pendant ce temps-là ils firent creuser par les bandes de Mongoles nomades, qu’ils avaient pris à leur solde, de longues rigoles de plusieurs kilomètres de long dans la terre, quand le sol était gelé, c’était dur, mais étanche, tandis que dans le sable, le liquide aurait fui et alors il fallait le rendre imperméable par un revêtement de terre quelconque ; ce fut un travail de géant, mais au bout de dix-sept mois, tout fut terminé et les dix mille tonnes de pétrole attendaient leur emploi.
Il ne s’agissait plus que d’attendre le jour où l’on verrait une atmosphère sereine à la surface de Mars pour tenter d’entrer en rapport avec elle ; mais là-bas se rendrait-on compte de leurs appels ? Cruelle énigme.
On l’a déjà deviné, sur une étendue de plus de cent kilomètres de long, nos savants russes avaient fait tracer un mot à l’aide des rigoles.
Donc, par une belle nuit claire, froide et étoilée, à un signal donné, les Mongoles remplirent instantanément toutes les rigoles de pétrole et à un autre signal ils y mirent le feu.
Le moment était solennel. On aurait entendu bat-