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Tant que l’on ne posséda pas des télescopes assez puissants, on dut s’en tenir là et demeurer dans le domaine très vague des conjectures ; mais, du jour où l’on put voir la lune à 60 kilomètres et les autres astres dans les mêmes proportions, les astronomes reprirent courage et le projet d’arriver à communiquer avec les habitants de Mars fut repris et étudié sérieusement par un groupe de savants russes.

Ils commencèrent par se livrer à une étude attentive de la planète et, par les jours de beau temps à sa surface, acquirent la conviction que, décidément, à l’aide de grands feux qui formaient des dessins entre deux canaux, les Martiens nous faisaient des signaux.

Il y avait là un point capital qui était acquis : Mars était habitée et même habitée par des hommes très civilisés qui, en possession de télescopes très puissants, voyaient probablement ce qui se passait sur la terre, comme s’ils étaient à leur fenêtre pour regarder dans leur jardin !

Forts de cette conviction, les astronomes russes, avec un dévoûment admirable, commencèrent par réunir les fonds nécessaires, à l’aide d’une vaste souscription nationale et aussitôt qu’ils eurent les sommes indispensables, partirent s’établir au beau milieu du désert de Kobi ou Chamo, au nord du Thibet et de la Chine, en plein cœur de l’Asie. Ils avaient là des plateaux de 3 300 kilomètres de longueur sur 730 de large avec un air très froid et très pur ; c’est tout ce qui leur fallait pour entrer en communications directes, si possible, avec les habitants de Mars.