Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 166 —

Et ce fut tout, et, la nuit suivante, plus rien. Comme personne ne comprenait, on adressa les signes mystérieux à l’Académie des Lettres de Saint-Pétersbourg qui à son tour, s’empressa de les envoyer à toutes les Académies d’Europe et ce fut notre Académie des Inscriptions et Belles-Lettres qui eut le grand honneur de donner la clef et de traduire ces quatre signes jusqu’alors mystérieux et indéchiffrables.

Un de ses membres, un savant distingué, fit remarquer fort judicieusement qu’il s’agissait là tout simplement de mots hébreux dont on avait supprimé les accents, les signes diacritiques, comme dans l’hébreu primitif.

Ces signes voulaient dire :

HÊU, HÊU — הֵן הֵן
KHÈU, KHÈU — כֵן כֵן

c’est-à-dire : merci, merci, ou : grâce ! grâce ![1]

Ce qui veut dire que les Martiens nous remercient et nous souhaitent la bienvenue et enfin : oui, oui, ou, si vous voulez le mot à mot : C’est ainsi ! c’est ainsi ! ce qui, dans leur esprit, doit signifier :

— Nous sommes des hommes comme vous et Mars est habitée comme la Terre !

La conversation continua ainsi pendant près de deux ans et pour aller plus vite, les astronomes russes s’étaient mis à converser sur le sable en hébreu, les mots étant moins longs qu’en français.

C’est ainsi qu’ils demandèrent aux Martiens s’ils

  1. Les caractères étrangers de ce volume ont été prêtés par l’Imprimerie Nationale.