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au demi-cercle et obtenir de nouvelles et suprêmes épreuves. Quant aux deux animaux géants, il n’y en avait pas plus trace que dans le creux de ma main.

Cependant l’un des astronomes fit remarquer fort judicieusement qu’il serait sage, avec les procédés très perfectionnés que l’on possède, d’agrandir considérablement les épreuves. On s’y mit dare-dare, et bientôt on se trouva en face de nouvelles et immenses épreuves sur lesquelles on voyait très distinctement une demi-douzaine au moins de petits insectes.

Nouveau prodige ; on courut chercher les entomologistes de l’université, l’un déclara que ce devait être des moustiques, ce qui tendrait à démontrer qu’Éros possède une atmosphère, mais comme l’un paraissait sauter plutôt que voler, il les appela en latin : les moustiques sauteurs d’Éros. Un autre savant en voulant déterminer leur sexe, y perdit la vue.

Enfin comme la chose faisait un bruit énorme dans tout le monde savant des deux Amériques, un vieux professeur de physique, très sceptique et qui ne croyait qu’à la méthode expérimentale, se livra secrètement à une enquête minutieuse et ne tarda pas à démontrer péremptoirement qu’un jeune chat le soir même de la première opération s’était glissé dans le photo-héliographe à la poursuite d’une souris et que c’étaient eux que l’on avait pris tout bonnement pour des habitants d’Éros, cousins éloignés des mastodontes et des mammmonths.

Mais restaient les moustiques sauteurs et avec un supplément d’enquête et de nouvelles épreuves, très agrandies, le même savant ne tarda pas à démontrer