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Éclipse de soleil

En Amérique. — Chez les noirs superstitieux et chez les blancs roublards. — Curieux souvenirs

Il y a quelques années, — et j’aime autant ne pas préciser pour ne faire de peine à personne — je me trouvais en Amérique au moment d’une éclipse de soleil fameuse, centrale et, par conséquent, à peu près totale.

On sait que dans les États du Sud des États-Unis, à la Nouvelle-Orléans, en Géorgie, dans les Florides, l’élément noir est très nombreux et que les descendants de Cham ne sont pas loin de se chiffrer par dix millions de têtes.

Un soir, entre amis, instruits et éclairés, quelques jours avant l’éclipse, nous parlions des superstitions populaires et mes amis affirmaient que tous les excès provoqués par l’ignorance d’antan ne paraissaient plus se reproduire.

— Et pourquoi, s. v. p., repris-je, les légendaires folies ou plutôt les crimes de l’an mil, où devait arriver la fin du monde, ne se reproduiraient-ils pas ? L’humanité est plus avancée, dites-vous ? chez une élite affranchie, certes, la constatation est vraie, mais dans la masse, tenez pour certain que tant que le prêtre dominera l’esprit de la femme et de l’enfant