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formes, lumière et chaleur ne se manifeste qu’au contact de notre atmosphère, de même l’âme-fluide, répandue dans le monde, ne se manifeste que lorsqu’elle est entrée dans un corps vivant, lorsqu’elle y réside et qu’elle y est, pour ainsi dire, condensée.

C’est si vrai que non seulement je puis en donner de nombreux exemples, mais encore je me fais fort de provoquer les manifestations extérieures de cette âme-fluide, à volonté, chez des quantités d’êtres qui, jusqu’à ce jour, avaient passés pour en être tout à fait dépourvus.

Deux exemples, entre cent, que je prends dans les journaux du moment, suffiront, je pense, à éclairer ma démonstration :

« Des plaintes nombreuses en escroquerie avaient été déposées à Londres et à Anvers contre une charmeuse de serpents, nommée Zulema Kerdry, qui ces jours-ci était arrivée à Paris où elle était engagée par un impresario.

« Un mandat fut remis à M. Hamard, sous-chef de la sûreté, qui se rendait chez la charmeuse, dans un hôtel de la rue de Trévise.

Zulema était couchée. Quand M. Hamard lui fit connaître le but de sa visite, elle siffla doucement et de dessous son traversin sortirent plusieurs serpents d’allures menaçantes.

Elle dit à M. Hamard :

— « Si vous avancez vous serez mordu, car je lancerai contre vous ces serpents qui n’obéissent qu’à moi. Leur morsure amène une mort immédiate.

« Sans s’émouvoir, le magistrat répondit à la charmeuse que ses menaces ne l’empêcheraient pas d’exécuter