Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/308

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 280 —

— Vous n’êtes point au courant des problèmes si curieux et si compliqués de la balistique, dites-vous ; permettez-moi de n’en rien croire et, en tout cas, vos travaux en astronomie et en cosmogonie vous ont admirablement préparé pour m’écouter et me comprendre…

Je n’avais qu’à m’incliner en protestant du geste, il reprit.

— Vous n’ignorez pas que dans ces dernières années, sans remonter aux calendes grecques, la balistique telle qu’on l’entendait depuis la plus haute antiquité, n’existe plus. C’est facile à comprendre, prenez la pierre de la fronde des habitants primitifs des Îles Baléares, le Bomrang du sauvage australien — quand il y en avait encore — la baliste des anciens et même les fusils à pierre, il n’y avait là que des problèmes de balistique, c’est entendu ; mais du jour où, coup sur coup, on a inventé les canons rayés, la poudre sans fumée et les explosifs, on s’est trouvé en face d’une foule de problèmes nouveaux de force, de résistance, d’expansion des gaz, etc., qui mettaient en jeu directement la physique, la chimie et la dynamique craquait de toutes parts dans son domaine scientifique, les sciences exactes étant parfois impuissantes elles-mêmes à nous donner de suite toutes les formules demandées.

— C’est très exact.

— Vous voyez bien. n’est-ce-pas, que l’on ne devait pas tarder, dans l’état actuel de la science, à ne pas avoir des obus chargé de plus d’explosifs, sous peine d’éclater. Ici, je ne m’occupe même pas des considérations matérielles de dépenses qui sont énormes,