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car un coup de canon coûte des sommes folles, mais des impossibilités d’aller plus loin, de faire de plus gros engins qui portent plus lourd et plus loin.

Le dernier mot de l’artillerie moderne semblait donc dit, du moins pour le moment.

— C’est bien mon avis.

— Oui, mais j’étais, comme tout inventeur, et cela va vous faire rire, poursuivi, hanté par deux idées : la première de trouver des canons beaucoup plus meurtriers, car je pense que c’est le meilleur moyen d’éviter la guerre…

— Comme vous avez raison et comme je suis de votre avis. Le plus grand philanthrope, celui qui méritera une statue en or massif, sera celui qui aura trouvé le moyen d’anéantir une armée en cinq minutes, car alors la guerre sera rendue virtuellement impossible…

— Évidemment. Ma seconde idée était de servir utilement mon pays : eh bien, monsieur, après de longues recherches, non plus seulement sur la balistique, mais surtout sur les problèmes des mouvements et des forces, tels que nous les montrent la statique et la dynamique, associées à la physique et à la chimie, je suis parvenu à inventer un canon beaucoup plus fort que tous les canons connus ; qui peut jeter la mort sur une armée, sur une flotte à dix lieues de distance en mer.

— Alors vous avez obtenu aussi de longues portées ?

— Oui, Monsieur.

— Vous pouvez envoyer un boulet renfermant une