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Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/375

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Amazones et qui appartient à la grande famille des Nymphéacées. Ses feuilles de forme pellée, rondes et plates comme une table, à bords relevés, atteignent des dimensions vraiment extraordinaires, soit plusieurs mètres de diamètre !

D’un vert foncé en dessus et roussâtres en dessous, elles sont garnies de grosses nervures qui en forment comme la charpente, comme la puissante ossature.

Lorsqu’elles sont encore jeunes, ces feuilles sont roulées sur elles-mêmes et sont portées par de gros pédoncules qui s’allongent, suivant la profondeur, souvent considérable, des eaux dans lesquelles vit la plante.

En réalité cette plante est un immense nénuphar, à feuilles et à fleurs colossales. Ces dernières n’ont pas moins de trente à trente-cinq centimètres de diamètre, à cépales d’un rouge foncé, à pétales extérieurs blancs, larges, diminuant en se rapprochant du centre et se colorant de rouge carmin.

Entièrement épanouies, les étamines se montrent au centre, où elles forment une jolie couronne jaune et rouge.

Ces fleurs ont une durée de deux à trois jours seulement et ne s’épanouissent que la nuit, de sorte que pour bien les admirer, il faut se munir de lanternes à verres rouges dont se servent les photographes, ou leurs légères et lumineuses amies, des coucouilles, c’est-à-dire des puissantes lucioles des tropiques, qui sont en somme de gros insectes volants et lumineux comme des phares vivants !

Leur odeur est celle du magnolia et les fruits sont