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de l’ennemi, qui ne se doute seulement pas d’où lui vient l’averse.

Sans compter que vous avez là une artillerie sommaire, rustique, exempte de recul, présentant aussi peu que possible de surface vulnérable, facile à improviser à bon compte et en quelques heures, n’importe où, par le premier serrurier venu, pouvant passer à peu près partout, par monts et par vaux, et se mettre en batterie aussi bien à la cime d’une roche escarpée ou à l’extrême pointe d’un clocher qu’au fond d’un ravin ou sur le toit d’une maison.

Voilà qui ne laisse pas d’être assez intéressant, et si les essais auxquels aurait été déjà soumise, à ce qu’il paraît, la catapulte de M.  James Judge, ont réellement donné les résultats qu’on annonce, on se demande pourquoi John Bull n’a pas déjà expédié quelques douzaines de ces nouveaux engins dans l’Afrique Australe, où le besoin de quelque chose d’« épatant » commence à se faire sentir…

Il y a une dizaine d’années, un Américain, répondant, si j’ai bonne mémoire, au doux nom de Hicks, avait déjà accouché (sur le papier, au moins) d’un projet analogue. Notre Turpin, de son côté, avait rêvé d’une artillerie rotative, silencieuse et centrifuge, à laquelle il se pourrait bien qu’il n’eût pas encore définitivement renoncé. Nous avons enfin le canon pneumatique de M.  Zalniski, une manière de sarbacane géante qui vous lance à 2 000 ou 3 000 mètres d’énormes paquets de dynamite, sans secousse et sans détonation… »

En effet ce brave Turpin m’avait parlé de ses pro-