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Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/79

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comprimé à 500 atmosphères avec la dose voulue de bioxyde de sodium[1].

Nous en avions chacun deux, un à chaque pied et qui devaient nous assurer de l’air pour une quinzaine de jours. Or, nous comptions bien ne pas rester si longtemps chez nos nouveaux amis.

Enfin par un jeu de soupapes convenablement combinées et graduées, nous n’avions qu’à tenir un petit tuyau autour de notre tête et au besoin de notre bouche, en communication avec lesdits tubes pour respirer librement. Il avait bien fallu organiser ainsi notre affaire, car il n’y avait pas à songer à nous faire envoyer de l’air par une pompe de notre bateau, à cette profondeur.

  1. Depuis notre descente, le problème est enfin résolu. Voici ce que Suni disait le 27 septembre 1900 :

    « Les expériences récentes de MM. Desgrez et Balthazard, touchant les moyens chimiques de purifier une atmosphère en milieu hermétiquement clos, présentent un intérêt « vital » pour les innombrables victimes des « maisons de rapport ». À leur défaut, les scaphandriers, les plongeurs qui vont explorer les fonds océanesques, et les futurs équipages des bateaux sous-marins doivent bénir cette chimie régénératrice.

    « Le problème est simple : il faut faire disparaitre l’acide carbonique rejeté par les poitrines respirantes et redonner l’oxygène qu’enlève la consommation pulmonaire.

    « Une substance providentielle s’est rencontrée qui jouit de la double vertu : c’est le bioxyde de sodium, ou, si on veut, la soude — l’oxyde de sodium — suroxygénée. Prenez un morceau de bioxyde de sodium et mettez-le au contact de l’eau, sans chauffer, à la température ordinaire : de l’oxygène se dégagera et il apparaîtra de la soude susceptible d’absorber l’acide carbonique en s’unissant à lui pour former un carbonate. C’est un reconstituant de l’air épuisé.

    « Au laboratoire du professeur Bouchard, à la Faculté de médecine, MM. Desgrez et Balthazard ont réussi à faire vivre des animaux en vase clos, pendant des heures, en mettant en jeu des quantités convenables de bioxyde de sodium. Ce corps est un oxydant énergique qui, par surplus, brûle et détruit les poisons dont sont imprégnés les gaz expirés. « Nos expérimentateurs ont voulu appliquer le procédé à la respiration humaine, et ils se sont adressés pour cela au scaphandre