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séder tant de lampes électriques, ressemblant fort aux nôtres. Ils nous répondirent que ces ampoules leur avaient été indiquées précisément par celles qu’ils avaient trouvées au fond d’un navire naufragé.

Quand à la production de l’électricité, ils l’obtenaient très facilement, grâce aux montagnes sous-marines, entièrement magnétiques, dont ils étaient entourés.

Je ne voudrais pas allonger ce récit outre mesure ; cependant je dois encore ajouter qu’ils nous firent comprendre comment ils avaient des palais véritables, des grottes étanches, parfaitement éclairées, grâce à un système de portes successives, diminuant la force de pression et de résistance, capable de rendre jaloux Berlier lui-même et dire comment ils nous montrèrent les merveilleux journaux illustrés qu’ils tiraient sur des peaux de grands squales, préparés ad hoc, avec une extrême finesse, solides et souples comme des papiers japonais.

Comme nous leur demandions quel était leur système politique, ils nous répondirent qu’ils en étaient au gouvernement des patriarches, des plus vieux et des plus sages, en république absolument démocratique et égalitaire, sans président, et que leur gouvernement était beaucoup plus sage que le nôtre, ce qui nous parut l’exacte vérité.

En dehors de la chasse, c’est-à-dire de la pêche, ils vivaient à peu près comme nous, se modelant sur nous et instruits par la chute incessante des navires qui chassaient parfois doucement jusqu’au fond.

Comme nous ils ont des bals, des fêtes, des dîners,