Page:Vicaire - Au pays des ajoncs, 1901.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À LA MER

Les baigneurs somnolents se traînent sur la grève,
Les membres harassés, l’esprit en désarroi.
Quelque chose leur pèse, ils ne savent trop quoi.
Ils ne sont pas chez eux dans ce pays du rêve.

L’un dit : — Ce n’est pas gai, cet éternel brouillard.
La mer ? Eh oui, je vois. Mais ça ne compte guère.
L’autre : — Votre journal parle-t-il de la guerre ?
Un troisième : — Ah ! mon Dieu, pas le moindre billard !

Les dames, s’éventant, jasent sous leurs ombrelles
— Le beau petit garçon et quel air de santé !
— Ce collet est divin. — Que vous a-t-il coûté ?
— Aimez-vous, comme moi, le chant des tourterelles ?