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KÉRIS

Pétra zo névez è Ker-Is
Mar d’eo ken drant ar iaonankiz,
Ha mar klevan ar biniou
Ar vombard bag ann télennou
[1]


I


Comme, sur un rocher de l’île, loin des grèves,
Les yeux demi-perdus dans le soleil levant,
J’abandonnais ma loque aux tourbillons du vent
Et laissais choir mon cœur dans l’infini des rêves,

Je vis surgir du fond, du profond de la mer,
Un porche en fleurs, des bois, une ombre de prairie,
Et je pensai : « C’est quelque idéale féerie,
Fille de l’eau menteuse et des esprits de l’air. »

  1. Voir la très belle pièce d’Olivier Souvestre dont la deuxième partie de ce poème s’est largement inspiré.