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Qu’elle fasse un signe de tête,
L’aveugle renverra son chien.

Allez donc, troupeau lamentable,
Procession des affligés !
On portera les plus âgés ;
Tous ont place à la grande table.

Échappez-vous de la prison,
Stropiats et paralytiques ;
Marchez dans le vent des cantiques
À l’éternelle guérison !

Pauvres, tendez votre besace,
Qu’il y tombe un rayon de miel !
Aujourd’hui s’entr’ouvre le ciel.
Et tout chrétien trouve sa place.

La richesse est aux indigents,
La santé revient aux malades !
— Avec de joyeux camarades
J’ai bien ri de ces bonnes gens.

III


J’ai ri de leur naïve offrande,
De leur prière au ciel brumeux,
Et maintenant je suis comme eux ;
Ma misère est encor plus grande.