Page:Vicaire - Au pays des ajoncs, 1901.djvu/70

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Depuis longtemps n’a plus souri
Qui me rendait l’âme contente,
L’heure, au matin, n’est plus chantante,
Le vert sentier s’est défleuri.

Aveugle, dans la nuit profonde,
Je m’en vais, les bras en avant.
Dans la rafale, sous le vent,
Je fais le tour du triste monde.

Ô Notre Dame aux yeux d’amour,
Si belle au haut de la montagne,
Lys immaculé de Bretagne,
Vous la candeur et vous l’amour,

Dame trônant dans la lumière,
L’ange d’or à votre côté,
Frappez sur ce cœur irrité,
Rendez-lui sa douceur première.

Ô vous, qui du parvis des cieux
Regardez mon humble souffrance,
Joie, amour pur et délivrance,
Sainte Marie, ouvrez mes yeux !