Page:Vicaire - Au pays des ajoncs, 1901.djvu/86

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Bah ! bah ! ce n’est qu’un sot
Qui prend sitôt la mouche.
Ne sois pas trop farouche,
Imite-moi plutôt.

Nous autres, petits hommes,
Qui vivons dans les bois,
Nous rendons, tu le vois,
Hommage au jus des pommes.

Moi, je suis vieux, très vieux,
Presque l’âge du monde.
J’ai vu la fée Habonde
Et j’ai connu ses yeux.

Morgane me fut chère
Dont le cœur n’est pas sûr.
Avec le noble Arthur
J’ai longtemps fait la guerre.

Et cassé maintenant,
Lourd, la tête chenue,
Tu vois, je continue
À rire à tout venant.

J’ai la bouche friande
Et le cœur toujours chaud.