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CROQUIS BRETONS

 

I


La mystique Bretagne est une bonne vieille
Dont la candeur enchante et la grâce émerveille.
Modeste, elle n’a pas toujours de ces grands airs
De cueilleuse de gui, de prêtresse des mers
Qui font que de bien loin la foule s’agenouille.
Parfois elle s’endort, en filant sa quenouille,
Devant l’âtre enfumé qu’habite le grillon.
Adieu le châle vert, adieu le cotillon
Qui la virent, naïve et souple paysanne,
Danser la dérobée au pardon de Sainte-Anne !
Mais ses yeux n’en sont pas devenus plus dolents.